On peut définir le cyberharcèlement comme une pratique malveillante répétée qui utilise les technologies numériques pour intimider, menacer ou humilier une personne. On le nomme également « cyberintimidation ». Ce dernier est devenu un problème croissant dans notre société connectée. La dernière étude HBSC faite en 2022 (santé chez les 11-15 ans) a montré que les victimes de cyberharcèlement étaient en hausse en Suisse. Le cyberharcèlement a connu une évolution rapide et tumultueuse. Son histoire est évidemment très liée à l’évolution des technologies. Cet article propose de retracer dans les grandes lignes son parcours, depuis ses débuts jusqu’à aujourd’hui.
Début du cyberharcèlement
On peut situer les prémices du cyberharcèlement aux débuts d’Internet dans les années 1990. C’est à cette période qu’ont émergé des forums de discussion Ces derniers ont ouvert la voie à une communication anonyme et souvent débridée. Les premières formes de « harcèlement en ligne » comprenaient alors principalement l’envoi de courriels malveillants, la propagation de rumeurs diffamatoires sur les forums et la création de faux profils pour nuire à autrui.
L’arrivée des réseaux sociaux au début des années 2000 a donnée de l’ampleur au cyberharcèlement. Les plateformes comme MySpace, puis Facebook et Twitter, ont offert de nouveaux moyens de cibler les individus, souvent de manière anonyme et à grande échelle. Les commentaires haineux, les menaces, la diffusion d’images intimes sans consentement (connue sous le nom de revenge porn), et le phénomène du doxing (révélation de données personnelles sur internet) sont devenus monnaie courante.
Les smartphones amplifient le phénomène
Le cyberharcèlement a considérablement évolué avec l’avènement des smartphones et des applications de messagerie instantanée. Il est alors devenu possible de produire du contenu en ligne 24 heures sur 24 et de manière toujours plus anonyme. Les adolescent·es, en particulier, sont devenus vulnérables aux attaques en ligne via des applications comme Snapchat. Les messages disparaissant après avoir été visionnés, le sentiment d’impunité devient encore plus important.
La montée en puissance des plateformes de streaming et de jeu en ligne a ajouté une autre dimension au cyberharcèlement. Les joueurs peuvent être la cible d’insultes, de menaces et de comportements toxiques en ligne, souvent exacerbés par l’anonymat et la nature compétitive des jeux en ligne. Les joueuses sont fréquemment prise à partie.
La recherche met en lumière les impacts néfastes du phénomène
Au fur et à mesure que le cyberharcèlement se répandait, les répercussions sur les victimes sont devenues de plus en plus évidentes. Des études ont montré que le harcèlement en ligne peut avoir des conséquences graves sur la santé mentale, allant de l’anxiété et de la dépression à des pensées suicidaires. De nombreuses victimes se retrouvent isolées, craignant de partager leurs expériences ou de demander de l’aide. Il n’y a là rien de bien différent avec le harcèlement sous sa forme classique. Mais l’ampleur et la temporalité sont souvent bien plus intense dans le cyberharcèlement. Alors que le harcèlement s’arrête après l’école ou le travail, le cyberharcèlement n’a pas de frontière. Dans des laps de temps très court, une personne peut recevoir un nombre incommensurable de contenus haineux.
Un cadre législatif se met en place
Face à cette réalité, les gouvernements ont commencé à prendre des mesures pour lutter contre le cyberharcèlement. De nombreuses juridictions ont adopté des lois spécifiques criminalisant le cyberharcèlement et imposant des peines aux contrevenant·es. Les plateformes de médias sociaux ont également renforcé leurs politiques de modération. Elles ont également mis en place des outils pour signaler et bloquer les comportements abusifs. Mais c’est souvent sous la contrainte et la pression sociale qu’elles le font. Il pourrait y avoir bien plus de moyen mis en oeuvre par ces firmes pour prévenir ce phénomène.
Car le cyberharcèlement reste un problème persistant. Les défis posés par l’anonymat en ligne, la viralité des contenus et la difficulté à appliquer efficacement les lois dans un environnement numérique mondial complexe continuent de poser des défis.
Se faire aider
Comme pour le harcèlement, il est primordial d’agir le plus vite possible avec le cyberharcèlement. Nous proposons quelques ressources locales sur notre site.
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