Les écrans (télévision, smartphone, tablette, console) nous donnent des opportunités considérables. Ils ont facilité notre quotidien comme aucune invention ne l’avait encore fait. Ils sont aujourd’hui omniprésents dans nos vies et ce dès le plus jeune âge. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que leur gestion soit devenue complexe pour les parents. Car à côté de tous leurs avantages, les écrans ont une partie plus sombre.
L’utilisation de ces derniers n’est pas sans risque et ceci est particulièrement vrai pour les enfants et les adolescent-e-s
Certains contenus digitaux sont conçus pour que les utilisatrices et les utilisateurs restent « scotchés » devant leur écran le plus longtemps possible. De nombreuses firmes du numériques collectent sans vergogne nos données personnelles et les monétisent pour ensuite mieux influencer notre comportement. Le cerveau des enfants et des adolescent-e-s étant en pleine maturation, elles et ils sont particulièrement sensibles à ces techniques de manipulation et d’économie de l’attention. De plus, le monde numérique donne un accès facilité à tous types de contenus dont un nombre important est inadapté pour les jeunes.
C’est pourquoi il est très important de les accompagner dans leur apprentissage de l’utilisation des écrans. Mais comme il n’existe pour l’instant pas de règles consensuelles bien précises, à l’instar de la consommation de sucre par exemple (pas plus de 25 grammes par jour selon l’OMS), la gestion des écrans est un défi au quotidien. Et les parents se retrouvent en première ligne pour assumer celle-ci. Afin de les soutenir dans ce travail, nous avons développé une approche nommée les 3e. Elle s’adresse en particulier aux parents d’enfants de 5 à 10 ans et se veut être une aide pour favoriser une utilisation saine des écrans dans la famille.
Les parents que nous voyons dans le cadre de nos activités à REPER aimeraient pouvoir se faciliter la vie en appliquant des règles simples. Nous ne comptons plus le nombre de fois où l’on nous demande « combien de temps par jour et à quel âge ? ». Ce désir de simplicité est bien entendu légitime, mais nous avons des difficultés à y répondre favorablement. Car pour nous, cela dépend de plusieurs paramètres.
Au fil du temps, nous nous sommes rendus compte que la plupart de ces paramètres pouvaient être classés dans trois grandes catégories d’un modèle que nous utilisons pour expliquer les consommations de substances. Il s’agit du triangle personne-environnement-substance (PES). Nous avons alors élaboré un modèle inspiré de ce dernier, spécifiquement conçu pour les écrans. Dans ce modèle, nous retrouvons 3 pôles, tout comme dans le triangle PES. Il y a tout d’abord l’enfant, puis l’environnement et enfin les écrans (en lieu et place de la substance du triangle PES).
Ceci a donné lieu au titre « Les 3e ».
Chaque enfant est différent et les règles évolueront en fonction de sa maturité et de son âge. Celles-ci ne seront pas les mêmes selon l’environnement dans lequel l’enfant se trouve. Quel temps fait-il dehors ? Est-ce les vacances ou encore dans quel lieu votre enfant utilise-t-il les écrans ? Là encore les règles seront différentes selon la situation. Et enfin, il existe plusieurs types d’écrans avec des contenus sans fin qui ne seront pas adaptés à tous les enfants, ni dans tous les environnements.
Sous chacun des pôles, nous donnons 5 recommandations (ci-dessous) qui nous semblent être prioritaires pour une gestion harmonieuse des écrans à la maison. Ainsi, les parents vont pouvoir prendre une décision sur les règles qu’ils souhaitent mettre en vigueur à la maison en ayant pris en compte tous les paramètres.
La notion de choix des règles est pour nous importante dans la méthode des 3e. Les 15 recommandations sont à voir comme un idéal vers lequel tendre le plus possible. Si des parents les tiennent, c’est évidemment excellent et il ne faut rien changer. Mais pour tous les autres, nous insistons sur le fait qu’il vaut mieux appliquer et tenir quelques recommandations pour chaque pôle de manière fiable, plutôt que d’essayer de faire un peu de tout à moitié et se décourager.